On dirait bien que ça bouge. Ça fait deux jours que L’AUTRE me quitte dès le matin les bras chargés de produits de nettoyage divers et variés pour ne réapparaître que le soir. La librairie va ressembler à un bloc chirurgical s’il passe ses journées à briquer comme un possédé. Curieux, je ne lui connaissais pas cette passion pour le ménage, et j’ai pourtant eu l’occasion de pas mal l’observer ces derniers temps.
Ça sent la reprise, c’est certain. J’entends moins les oiseaux et je suis tiré de ma sieste plus souvent par les voitures qui reprennent peu à peu le contrôle de la rue. L’AUTRE aussi s’agite, il fait sa revue de paquetage : Masques ? Paré. Gel ? C’est bon. Plexi ? Ça devrait venir.
On va vous relâcher dans les heures qui viennent, et l’heure est venue de se dire au revoir. Je vais pour ma part rester confiné, dans des conditions qu’on va considérer comme acceptables. Cela a ses bons côtés, je vais retrouver le sofa pour moi tout seul et je sais déjà que nos retrouvailles vont être torrides. Les accoudoirs grattoirs m’ont beaucoup manqué.
J’espère que les petites listes de lecture données au cours des dernières semaines vous auront donné quelques idées et pourquoi pas permis de passer quelques bons moments. En tout cas, ça a occupé L’AUTRE pendant quelques heures et m’a évité des séances de brossage à répétition qui commençaient à devenir lassantes.
Mais je bavarde, et je sais que vous avez déjà la tête ailleurs, aussi vais-je faire court et mettre fin aux effusions. J’ai été heureux de vous accompagner quelques temps et comme on dit à la fin des films de guerre américains avant de lancer l’assaut final : Mesdames, Messieurs, ce fut un honneur et un privilège.
Ulysse
Votre (ex) coach en confinement