Milan confiné, Paris c’est fait, New York bientôt tout pareil : les conséquences du confinement des capitales de la mode commencent à se faire sentir cruellement jusque dans l’appartement. En plus, comme L’AUTRE a maintenant tout le temps de se livrer à de l’archéologie vestimentaire il exhume de l’armoire des trucs de plus en plus improbables. Et nous ne sommes qu’au début. Je m’attends d’une minute à l’autre à voir ressortir la veste guatémaltèque qu’il n’a jamais osé porter. A juste titre, d’ailleurs. Voilà donc le moment de se poser la question : jusqu’où a-t-on le droit d’aller au nom du confort domestique ? L’AUTRE ferait mieux de prendre exemple sur moi : toujours impeccablement lustré, des pattes arrière jusque derrière les oreilles.
Tiens, voilà autre chose… Tu peux me dire ce que tu fous à quatre pattes ? Non mais tu m’as bien regardé ? Tu crois que je vais m’abaisser à une partie de baballe avec un équipier fringué comme un Deschien ? Déjà, tu passes un jean qui ressemble à quelque chose, tu quittes ce T-shirt Astérix qui te boudine et je verrai ce que je peux faire. Je sais que la corrida n’a pas le vent en poupe mais avoue, ils ont quand même un peu plus la classe les types qui torturent le taureau. Je ne t’en demande pas tant, note bien, mais ce pantalon en coton pli apparent made in India, c’est définitivement pas possible. Oh mais reviens. .. Tu ne vas pas te vexer pour si peu ! Et surtout, tu vas pas sortir fringué comme ça. Je sais que tu vas juste au Carrefour Market du coin de la rue, mais :
1) je suis honorablement connu dans le quartier et si tu croises la gardienne je ne vais plus jamais oser la regarder en face
2) si tu te fais chopper par la fashion police, tu auras bon brandir toutes les attestations que tu veux, je ne suis pas prêt de te revoir.
Je ne sais pas ce que tu vaux contre le coronavirus, mais en ce moment, crois-moi, contre le virus de la mode, t’es pas loin de constituer l’antidote parfait.
Ulysse
Votre coach en confinement (qui lui a du goût)