Traductrice de l’italien, Romane Lafore livre un premier roman dont le héros –Julien, la trentaine-exerce ce même métier. Quoique Julien se qualifierait plutôt d’auteur en devenir. Il porte en lui un grand roman dont il n’a pas encore écrit la première ligne mais qui doit lui permettre de sublimer son histoire d’amour avec Laura, la jeune franco-italienne qui a disparu de sa vie en lui brisant le cœur.
En attendant que les muses le visitent, Julien vivote de quelques traductions alimentaires et du modeste héritage maternel qu’il grognote. Jusqu’au jour où les choses s’accélèrent. Une papesse de l’édition parisienne fait appel à ses services pour traduire le roman de la dernière coqueluche du monde italien des lettres, un jeune homme de son âge et lauréat plus que probable du prochain Prix Strega, l’équivalent italien du Goncourt. Pourquoi le choisir lui, justement ? Ce ne sont pas les candidats plus qualifiés qui manquent … Et par quel hasard ce roman, au fur et à mesure que Julien progresse dans la traduction, lui semble-t-il raconter sa propre histoire ?
L’auteure fait le pari d’utiliser l’italien dans le corps du roman sans avoir recours à la traduction en note de bas de page, ni user de la convention consistant à faire que les personnages se comprennent en dialoguant chacun dans sa langue. C’est un pari ambitieux mais réussi. Et comme Belle Infidèle présente aussi une grande qualité d’écriture, une histoire très bien ficelée, des personnages attachants et même un vrai suspense, pourquoi ne pas placer ce roman tout en haut de la liste de vos lectures de cette rentrée ?
Editions Stock – 19.50 euros