Russel Banks fait partie des rares auteurs qui se révèlent aussi à l’aise dans le roman que sur le format plus court de la nouvelle même si, en définitive, je crois que je préfère encore Banks nouvelliste. Le recueil qui vient tout juste de paraître chez Actes Sud ne peut que me renforcer dans cette opinion car une fois encore Russell Banks révèle un talent sans pareil (Simenon peut-être, Carver ?) pour créer et faire exister un personnage en quelques phrases à peine. Les douze nouvelles qui composent le recueil saisissent ces moments impalpables où la vision de la vie des personnages, leurs relations à leurs proches et à leur environnement se redéfinit sous l’effet d’un « presque rien ». La très belle nouvelle « Perdu, trouvé » est un modèle du genre. En treize pages d’une force exceptionnelle, Banks évoque la force d’un amour qui aurait pu être, les regrets qu’il laisse dans la vie d’un homme de cinquante ans. Magnifique.
Traduit de l’anglais (E.U.A) par Pierre Furlan
Actes Sud – 22 euros