Choosy et Dmitri partagent le même appartement mais absolument pas le même point de vue sur l’art. Choosy, qui travaille dans une galerie huppée de Sydney, n’a aucun problème existentiel avec la dimension business de son travail.
Dmitri, quant à lui, est peintre et en pleine crise artistique. Il s’interroge sur les justifications de l’acte créatif, les motivations de l’artiste, la place de l’art dans la société. Il est très critique vis-à-vis la place prise par l’argent et la spéculation dans le circuit de l’art, qu’il juge insupportable. Ce qui contribue à attiser les relations avec son amie…
Afin d’échapper à l’été caniculaire de Sydney et peut-être se rapprocher un peu, Choosy propose à Dmitri de l’accompagner dans la province du Queensland – autant dire loin de tout – où elle doit se rendre afin de préparer la prochaine exposition d’un célèbre peintre qui vit là-bas un peu en ermite. Ce voyage va les conduire sur les traces d’un autre peintre, aussi talentueux que mystérieux, qui semble s’ingénier à vouloir conserver le plus total anonumat malgré ses dons évidents.
Le silence mêle très habilement aventure, mystère et réflexion sur l’art. Le dessin, en noir et blanc est très réaliste et vraiment chouette. Il donne sa pleine mesure dans les doubles pages quasi muettes (beaux paysages) que l’auteur fait alterner avec d’autres très dialoguées. L’histoire à la fois déroutante et passionnante se prête à bien des interprétations.
Il s’agit de la première traduction d’un album de Bruce Mutard en français. Une belle découverte des éditions çà & là.
Traduit de l’anglais (Australie) par Fanny Soubiran
Editions çà & là – 20 euros