Dans la grande ville détruite d’un pays englué dans une guerre qui n’en finit pas, un haut gradé franchit les portes de la caserne pour la première fois. Le front est loin, ce n’est pas un guerrier mais un technicien de l’horreur : un spécialiste de l’interrogatoire. Un homme qui le jour fait parler les prisonniers en utilisant tous les moyens, sans restriction. Un tortionnaire qui la nuit est visité par les fantômes de ses victimes et vit un cauchemar éveillé qui ne lui laisse aucun répit.
Le court roman d’Emilienne Malfatto qui fut reporter de guerre dégage une très grande force, une réflexion universelle sur les ravages de la guerre d’autant plus marquante qu’elle ne s’inscrit pas dans un lieu ou une époque déterminés. Ce conte cruel, à l’atmosphère onirique est porté par une écriture d’une une vraie poésie. Un court roman – à peine une centaine de pages- pour un grand texte qui marque le lecteur durablement.
Editions du sous-sol – 16 euros
