Léo Louis-Honoré, l’auteur et illustrateur des Vieux Skis de Mamie est venu à la rencontre du BDclub ce vendredi 23 juin. C’est autour de limonades bien fraîches que nous avons échangé tous ensemble et passé un délicieux moment. Après un déluge de questions, Léo nous a fait l’honneur d’une dédicace avec de très beaux dessins.
Un coup d’œil sur cet interview ? C’est juste en dessous !
Pourrais-tu nous raconter ton parcours ?
Pour commencer je suis né à Montpellier et, à peine rentré à l’école, on a voulu me faire sauter une classe, finalement j’ai fini par en sauter trois : de la 1ere section à la moyenne, puis deux fois dans mon école Montessori. Ce qui fait que j’avais 8 ans quand je suis arrivé au collège et 12 ans au lycée. Je n’aimais pas l’école alors j’ai fait en sorte d’en sortir le plus vite possible. J’ai obtenu mon bac à 15 ans sans mention, mais ça ne m’angoissait pas car je ne voulais pas être astronaute mais dessinateur de BD. J’ai alors intégré une école préparatoire pour les beaux arts d’un an à Sète et puis j’ai été pris aux Beaux Arts à Angoulême, ceux que je voulais surtout car ils ont beaucoup de spécialités en bande dessinée. J’ai donc réussis mes cinq années là-bas. Aujourd’hui je vis à Toulouse.
Pourquoi habiter à Toulouse ?
Pour être avec mes meilleurs amis dessinateurs. Nous avions créé une mini maison d’édition dans laquelle nous imprimions nous même les bandes dessinées et on adorait travailler ensemble. Alors une fois l’école terminée, comme nous ne voulions pas nous séparer dans de nombreuses villes différentes, nous avons pris une carte de France et trouvé une ville dans laquelle chacun de nous voudrait habiter. Toulouse a plu à tout le monde !
Pour qui travailles-tu et qu’as-tu publié avant Les Vieux Skis de Mamie ?
Ma première BD est sortie il y a sept ans, elle s’appelle Lisa de la Nasa, c’est de la science fiction et elle est sortie chez Flblb. En 2019 j’ai fait une bande dessinée avec un ami qui s’appelle Strip ou double, sortie chez Biscoto. J’ai reçu des commandes pour illustrer des manuels comme les deux manuels écologiques sur « comment préserver l’eau » et « les dangers des écrans », ou encore des jeux de société comme Caramels et dentifrices sur les inventions au fil des années. Je travaille aussi pour Astrapi, ils m’ont demandé une double page de jeux pour le mois d’octobre. Je vais aussi dessiner le prochain Qui est le coupable ? qui se passe au stade …
A quel âge as-tu réalisé ta première bande dessinée ?
A 7 ans et demi pour la première BD, ensuite j’en ai sorti plusieurs avec mes amis, imprimées par nos soins. C’est ce qu’on appelle des fanzines. Puis en 2016 comme je vous ai dit Lisa de la Nasa est publiée par une maison d’édition, Flblb.
Venons-en aux Vieux skis de Mamie. Pourquoi avoir mis en avant Vieux skis de mamie pour le titre alors qu’il y a pleins d’autres d’histoires ?
C’est une excellente question. Revenons à la genèse du livre pour comprendre. Cela commence quand le journal de Biscoto m’a demandé une histoire courte pour un de leur numéro. Il s’agissait de deux pages libres pour un mini-récit, (à fabriquer soi-même grâce à un pliage) et c’est comme ça que j’ai écrit la première aventure, « le whisky de papy ». Ensuite j’ai pu imaginer la grande histoire du mois et donc l’aventure avec Mamie est née et m’a donné l’idée d’une plus longue histoire avec deux sœurs qui partent en voyage. J’adore les jeux de mots et les défis, j’ai eu envie de jouer avec des rimes un peu compliquées alors j’ai fait rimer mes titres en –ski (whisky, skis, husky …). Pour revenir à la question quand est venu le moment de choisir un titre, j’ai beaucoup hésité à en inventer un autre mais je n’avais plus de rime en –ski ! Finalement j’ai décidé de garder le titre d’une histoire et celle de la mamie me semblait une bonne idée, parce qu’elle est plus présente que les autres mais aussi parce que c’est elle qui amène les extraterrestres. C’est un personnage central de l’histoire, c’est donc une sorte d’hommage pour cette mamie très originale.
Les mamans sont-elles amies ou en couple ? Pourquoi avoir choisi ce genre de famille ?
Tout simplement parce que j’ai des copines qui sont mamans et ont des enfants ensemble et j’avais aussi envie d’une famille originale, pas classique, avec des parents de différentes nationalités. Je voulais que ça change un peu mais rien n’est dit ou explicit. J’ai préféré que la nature de la relation entre les deux mamans soit floue et que le lecteur puisse être libre d’imaginer qu’elles sont en couple, sœurs, cousines ou meilleures amies.
Pourquoi les filles et leurs mamans n’ont pas de prénom ?
Pour une raison simple, parce qu’elles ne s’appellent jamais entre elles. Pourquoi en inventer dans ce cas ? Je trouve ça plus amusant et puis chacun peut imaginer et proposer des prénoms comme ça.
Quelles sont tes inspirations ?
Je suis un très gros fan de bande dessinée, ce qui explique d’ailleurs mon métier ! J’adore les momies, extraterrestres, loups garous qui se retrouvent dans mes lectures et les séries que je regarde. J’ai donc eu envie de les dessiner aussi. Dans les BD, j’ai été influencé par Jeannette Pointu une héroïne reporter et aventurière qui voyageait dans de nombreux pays (d’où ce tour du monde). Je suis fan de Dragon Ball et je m’en inspire pour le côté marrant. Et Johan et Pirlouit aussi !
Comment te viennent ces histoires ?
J’avais envie d’une bande dessinée avec des extraterrestres parce que je les adore. Et puis comme je m’étais fixé l’objectif de faire des titres en « ski » je me suis laissé guider par les mots que je réussissais à trouver. Je voulais aussi explorer les mythes et légendes des différents pays, je voulais que les lecteurs apprennent des choses, découvrent des cultures. Par exemple je voulais une histoire de sorcière. Ma copine, qui est biélorusse, m’avait montré un beau livre qu’elle avait sur la Russie et m’a raconté l’histoire de Baba Yaga. J’avais trouvé ma sorcière et donc une partie de mon histoire.
Peux-tu nous dire s’il y aura un tome 2 ?
Peut-être, j’aimerais bien mais il faut voir si mes éditrices sont partantes. C’est difficile de faire une suite car il y a une vraie fin. Je me disais que je pouvais imaginer « les Vieux skis 2 mamies » avec les filles devenus mamies et discutant avec leurs petits-enfants. C’est à réfléchir en tout cas !
