On ne fait pas de bonnes bandes dessinées avec de bons sentiments, alors allons-y gaiement dans les sujets qui fâchent et qui salissent : Pozla nous raconte son triste sort, sa maladie de Crohn. C’est une jolie teigne qu’il a attrapée, qui attaque l’intestin. Si les formes et les degrés de gravité sont variables, le traitement peut au mieux stabiliser la maladie. C’est non négociable, il va falloir vivre avec. Et quitte à tirer le gros lot, Pozla se retrouve avec une forme agressive, qu’on lui diagnostique très tardivement.
A la première personne, il raconte son itinéraire de malade : dessiner la souffrance, la façon dont elle ébranle son corps et sa famille, les moments d’attente, les lieux, les gens. Son carnet de croquis est une puissante morphine, un incubateur, un révélateur aussi. Ce travail est viscéral et vous prend aux tripes : c’est courageux, honnête avec une explosive esthétique de l’urgence.
Delcourt – 34,95€