Laissez-moi vous présenter Royston Blake, « dur à cuire et videur » : un poète, donc, dont les 115 kilos de finesse s’abreuvent de bière, de whisky, de fumée de clope et se dépensent en coups de boule et coups d’un soir. Sauf que ce physionomiste est dans une mauvaise passe depuis quelques temps et on lui manque de plus en plus de respect.
Charlie Williams nous a trouvé un nouvel antihéros de choix. L’animal n’a rien d’attachant et son auteur s’en donne à coeur joie : les méditations du videur sur les femmes ou ses considérations sur Rocky Balboa ont de quoi faire pâlir un mollusque. Et comme on découvre au fur et à mesure qu’il est encore plus répugnant qu’il n’y paraît, c’est avec un certain plaisir sadique qu’on suit son parcours semé d’embûches et de tronçonneuse. Cerise sur le gâteau, il y a une suite, intitulée Des clopes et des binouzes.
Gallimard Folio policier – 6,50 €