Anna Song qualifiée comme « la plus grande pianiste vivante dont personne n’a jamais entendu parler » a connu son heure de gloire quelques temps avant de décéder en 2008 à l’âge de 49 ans. La presse spécialisée et les amateurs de musique classique s’extasiaient alors devant une impressionnante discographie (102 CD comprenant l’intégralité des plus grands compositeurs: Bach, Mozart, Haydn…) produite alors qu’Anna Song était gravement malade. Trop longtemps négligée par ses pairs, cette dernière avait tout pour séduire le public et susciter l’intérêt.
Cependant, tout bascule en novembre 2008. Le magazine Télérama publie un article stipulant que certains CD d’Anna Song seraient des copies d’autres compositeurs. Elle n’aurait enregistré aucune note sur les 102 CD produits. Il s’agirait alors du plus important plagiat musical.
La presse est dans tous ses états et accuse le producteur d’Anna Song, Paul Desroches, qui est aussi son mari, d’être à l’origine de tout ça. Mais si Paul Desroches a inventé la discographie de sa femme, il ne semble pas s’être arrêté là et dévoile dans un manuscrit destiné à Télérama, jusqu’où l’a conduit l’amour démesuré qu’il porte à Anna Song.
Inspiré d’une histoire vraie, celle de la pianiste Joyce Hatto, ce livre est une belle surprise pour cette rentrée littéraire. L’auteur jongle entre des articles de presse fictifs et l’histoire de Paul et Anna. Le narrateur raconte leur enfance, les origines vietnamiennes d’Anna, leurs ambitions, et l’amour naissant. Le tout crée des effets de miroirs des plus intéressants et le dernier chapitre du livre est exceptionnel !
Actes Sud – 18 euros