Après American tabloid et American death trip, James Ellroy termine sa trilogie sur l’Amérique des années 60-70. Underworld U.S.A. commence en 1968, année des assassinats de Martin Luther King et Robert Kennedy et court jusqu’en 1972. Comme toujours avec Ellroy, il est compliqué de résumer… Disons juste que nous suivons un agent du F.B.I., un homme d’affaires lié à la mafia, et un jeune détective, de L.A. à Cuba. Que cette ambitieuse fresque politique dévoile les dessous pas franchement affriolants du pouvoir américain, d’opérations de destabilisation du mouvement des droits civiques en opérations de blanchiment d’argent mafieux à l’échelle internationale. Mais comme toujours avec Ellroy, c’est énorme, mais aussi nerveux, addictif et brillant. En multipliant les personnages et les points de vue il nous étourdit pour mieux nous faire comprendre la complexité et la fureur de cette époque. Dans cette frénésie, deux figures opposées ressortent, Hoover, l’éminence grise, le grand manipulateur paranoïaque, et Joan, la déesse rouge, la reine des bandits. De quoi vous faire rêver, ou cauchemarder.
Traduit de l’anglais (américain) par Jean-Paul Gratias.
Rivages/Thriller – 24,50 €