On vous avait dit l’année dernière tout le bien qu’on pensait de Kaboul disco, et bien figurez-vous que le second tome (l’auteur annonce déjà une suite) est encore plus réussi. Pour ceux et celles qui auraient raté l’épisode précédent, rappelons que le jeune dessinateur Nicolas Wild s’est trouvé un CDD pas banal, puisqu’il est parti travailler à Kaboul avec pour mission d’adapter en images la constitution afghane, afin de la faire mieux connaître à une population en grande partie analphabète. Cette mission remplie, Nicolas Wild s’attaque maintenant a un autre défi de taille puisqu’il s’agit de décourager les paysans afghans de s’adonner à la culture de l’opium, en leur délivrant des messages bien sentis. L’album navigue ainsi entre chronique au quotidien de la vie de la petite équipe (Nicolas a quelques nouveaux compagnons, dont un argentin bien destroy et très marrant) et un descriptif des soubresauts que connaît le pays. Pour qui en douterait, ce n’est pas de tout repos de travailler à Kaboul, même pour un expat’. Sans jamais s’ériger en donneur de leçons, Nicolas Wild délivre un témignage qui permet de saisir la réalité d’une situation pour le moins complexe (les paysans qui n’avaient jamais cultiver l’opium se mettent à le faire de manière à bénéficier des aides qu’on leur accordera quand ils cesseront de le faire=> plus on lutte contre la drogue, plus on l’encourage !). Dans le domaine désormais assez riche de la BD documentaire, Kaboul disco mérite de figurer aux toutes premières places, entre Joe Sacco et le Delisle de Pyongyang.
La boîte à bulles – 16 euros