Yegg est le récit autobiographique d’un vagabond et perceur de coffre américain rangé des voitures, ou plutôt rangé des calèches, puisque ce bouquin nous transporte dans l’Amérique du dernier quart du 19ème siècle. C’est un récit proprement fascinant qui passionnera les fans de western, de polar et de natural writing. On suit Jack Black de l’adolescence à sa dernière sortie de prison, de coup en convention (sorte de proto-apéro géant réunissant pour quelques jours une assemblée de « hobos », ces vagabonds parcourant le continent en voyageant incognito de train en train).
Ecrit/traduit dans un style très agréable, Yegg est riche de personnages hauts en couleurs : bandits de grand chemin, tenancières de bordel, tricheurs professionnels, gardiens de prison un brin sadiques… Les 400 pages se lisent quasiment d’un trait. YEGG se clôt sur un texte de quelques pages, écrit quelques années plus tard pour un journal, et intitulé de manière amusante Ce que je reproche aux honnêtes gens. Jack Black se livre à une analyse critique de la justice et du système pénitencier étasunien. On se rendra compte à cette lecture que les problèmatiques évoquées dans ces pages restent pour l’essentiel d’une grande actualité.
Traduit de l’anglais (E.U.A) par Jeanne Toulouse
Les Fondeurs de Briques – 22 euros