Mercredi 11 mai à 19 heures, nous avons le plaisir de vous inviter à rencontrer Ted Conover à l’occasion de la parution de son livre Au fil du rail, aux éditions du Sous-sol.
TED CONOVER, UNE FIGURE DU « NOUVEAU JOURNALISME »
« Voici un homme qui, où qu’il aille, s’intéresse profondément aux gens. Pas juste à l’humanité avec un grand H, cette abstraction bien commode, mais à chaque être humain en particulier ».
William T. Vollmann, à propos de de T. Conover
Journaliste d’investigation, collaborateur régulier de magazines prestigieux (The New Yorker, National Geographic Magazine, The New York Times Magazine…) Ted Conover est également écrivain et l’auteur de cinq livres, des reportages au long cours où il relate les expériences qu’il a vécues « infiltré», sans divulguer son identité de journaliste.
Cet héritier du nouveau journaliste s’est fait connaître très jeune, à 22 ans à peine, avec Au fil du rail (Rowling nowhere), une petite pépite dont les éditions du sous-sol nous offrent aujourd’hui la première traduction en français. (Traduction par Anatole Pons)
Ted Conover est cette année l’invité du festival « Etonnants Voyageurs » de Saint-Malo.
le site personnel de l’auteur (en anglais)
AU FIL DU RAIL : UN DOCUMENT HISTORIQUE SUR UN MONDE AUJOURD’HUI REVOLU
Nous sommes en 1980. Ted Conover, qui termine ses études en anthropologie, décide de quitter le confort de sa vie étudiante, sa famille, et part sur les traces des hobos, ces vagabonds du rail qui sillonnaient le continent en embarquant clandestinement à bord des trains de marchandises.
Pendant plusieurs mois, il va partager leur vie, avaler des milliers de kilomètres, goûter des sentiment de liberté parfois intenses et vivre aussi les galères qu’implique cette vie au jour le jour. Qui sont ces hommes et (parfois) ces femmes ? Pourquoi ont-ils choisi ce mode de vie, et d’ailleurs l’ont-ils choisi ? Comment les « autres » les voient-ils ? Au fil de ses pérégrinations Ted Conover va créer des liens, rencontrer des personnages hors du commun pour nous rapporter- avec beaucoup d’empathie- cette expérience hors du commun.
Mercredi, venez nombreux écouter Ted Conover et partager cette expérience avec lui !
LES AUTRES LIVRES DE TED CONOVER
Les Coyotes : le deuxième livre de Ted Conover, écrit en 1987, est le fruit d’une enquête d’un an, au cours de laquelle Ted Conover s’est investi pour vivre la vie de migrants clandestins aux Etats-Unis – Traduit de l’anglais par Morgane Saysana et disponible aux éditions Globe (2015 – 22.50 euros)
Whiteout, lost in Aspen : (1991), Aspen, Colorado, la station d’hiver aux superbes paysages, prisée des super-riches. Ted Conover y promène son regard sur la frange la plus huppée de l’Amérique mais aussi sur la version locale des « vrais gens ». Selon le San Francisco Chronicle Book Review, voici « sans doute le livre le plus drôle de Conover, et qui dit pas mal de choses sur ce qu’est notre pays aujourd’hui ».
Newjack, guarding Sing Sing : (2000) Parce qu’il se voit refuser l’entrée du pénitencier de Sing Sing en tant que journaliste, Ted Conover se fait engager comme gardien dans cet établissement de haute sécurité. Il résultera de cette expérience un livre qui vaudra à son auteur d’être retenu parmi les nominés au prix Pulitzer et de se voir décerner le prestigieux prix annuel décerné par le National Book Critics Circle.
The routes of man : (2010) : les routes relient les hommes , rapprochent les cultures mais mettent aussi en évidence nos différences. Avec une passion toujours intacte et son sens de l’observation, Ted Conover explorent six de ces routes mythiques. Il y côtoie des personnages hors du commun, au destin singulier. On retrouve dans ce livre tout l’enthousiasme de Ted Conover, sa nature intrépide et sa profonde humanité.
Les trois derniers ouvrages de Ted Conover ne sont pas encore traduits en français et peuvent être commandés en version originale. Quelques semaines de patience sont nécessaires pour se procurer la version papier. La version électronique est accessible instantanément.
AUTOUR DES HOBOS, UNE PETITE SELECTION
Figures mythiques du paysage américain, les hobos ont inspiré bien des romans et des témoignages. Voici quelques-uns des livres sur le sujet que vous pouvez consulter à la librairie
Le récit autobiographique d’un vagabond et perceur de coffre américain qui nous transporte dans l’Amérique du dernier quart du 19ème siècle. On suit Jack Black de l’adolescence à sa dernière sortie de prison, de coup en convention (sorte de proto-apéro géant réunissant pour quelques jours une assemblée de « hobos », ces vagabonds parcourant le continent en voyageant incognito de train en train). Ecrit/traduit dans un style très agréable, Yegg est riche de personnages hauts en couleurs : bandits de grand chemin, tenancières de bordel, tricheurs professionnels, gardiens de prison un brin sadiques… Les 400 pages se lisent quasiment d’un trait.
Je cherchais une rue, de Charles Willeford.
Charles Willeford (1919-1988) est un romancier dans la plus pure tradition américaine : boxeur, militaire, entraîneur de canassons, éditeurs de magazines, il a exercé mille et un métiers. Né dans une famille plutôt fortunée, Charles vit chez sa grand-mère à Los Angeles, depuis le décès de ses parents. Une enfance heureuse, entouré de l’amour de la grand-mère, et de la figure un peu inquiétante d’un grand-oncle haut en couleurs. Malheureusement, la grande crise des années 30 vient chambouler cette vie heureuse. Les ressources de la famille s’amenuisent très vite. Charles, qui a conscience de ces changements, ne veut pas être un poids. Un beau matin, au lieu de se rendre à l’école, il prend la route. Ou plutôt le train, car comme des dizaines de milliers d’américains, il rejoint le flux des sans domicile-fixes qui sillonnent les Etats-Unis en empruntant clandestinement les trains de marchandises. Charles a alors treize ans, et cette errance va durer plusieurs années. Je cherchais une rue est un témoignage de première main extrêmement intéressant sur l’Amérique des années de la crise. C’est aussi le récit touchant d’un adolescent qui, dans des conditions de vie parfois très difficiles, garde un optimiste et une joie de vivre communicatives.
La route (les vagabonds du rail), de Jack London.
La route dont il s’agit, c’est le libre et dur chemin du hobo, ce vagabond qui voyage sur l’essieu des wagons, dort au creux des fossés et mange ce qu’il chaparde ou ce qu’on lui offre. London a connu tout cela à 18 ans et parcouru plus de 20 000 kilomètres à travers les Etats-Unis. Un hymne à la jeunesse et à la liberté (présentation de l’éditeur).
Les clochards célestes, de Jack Kerouac
un extrait : «Sans bourse délier, je quittai Los Angeles sur le coup de midi, caché dans un train de marchandises, par une belle journée de la fin septembre 1955. Etendu sur une plate-forme roulante, mon sac sous la nuque, les genoux croisés haut, je me laissai absorber par la contemplation des nuages tandis que le convoi roulait vers le nord. L’omnibus qui m’emportait me permettrait d’arriver avant la nuit à Santa Barbara où je me proposais de dormir sur la plage. Le lendemain matin, un autre omnibus m’emmènerait jusqu’à San Luis Obispo, ou bien le rapide de marchandises me déposerait à San Francisco à sept heures du soir.»
Signalons aussi que les éditions du Sonneur sortiront fin mai 2016 la traduction en français d’un grand classique classique du genre : Vagabonds de la vie, de Jim Tully.
LES EDITIONS DU SOUS-SOL & LA « NON FICTION »
Editrice depuis 2010 de l’excellente revue Feuilleton, les éditions du sous-sol arpentent les territoires de la littérature non fictionnelle dans de multiples directions les plus diverses : reportages, enquêtes, portraits et témoignages.
L’événement que constitue la venue de Ted Conover à la librairie est l’occasion de vous permettre de mieux connaître les éditions du Sous-sol à une sélection des titres disponibles à la libraire.