Il a 11 ans en 1978, et vit à Palerme. Avec deux camarades, ils se retranchent du monde de l’enfance, de leur famille, de l’école, et composent une cellule : ils recherchent une rupture radicale, se choisissent de nouveaux patronymes, inventent un langage et se lancent dans l’action politique. 1978 est l’année de la mort de Moro, une année de plomb.
Nimbe et ses acolytes sont de troublants préadolescents, des artifices littéraires, qui permettent à Vasta de recréer un climat bien étrange. L’Italie provinciale est un décor pesant et mou qu’affrontent les jeunes brigadistes avec une hargne qui va crescendo, sans que personne ne les arrête, ni même ne les soupçonne. Les actions sont spectaculaires, mais aussi les mots : l’écriture est riche, imagée, étourdissante. Il convoque les concepts politiques pour mieux les polir et les détourner, engage des dialogues philosophiques avec les animaux et les objets. Un roman d’une poésie totale et desespérée, d’une violence somptueuse.
Traduit de l’italien par Vincent Raynaud
Gallimard – 21,50 €