Marjorie est dans le couloir de la mort, à quelques heures de son exécution. Pour Stephen King qui en a acheté les droits, elle confie à un magnétophone l’histoire qui l’a amenée là. En adoptant ce procédé original, Stewart O’Nan construit un récit en flash-backs, nerveux et haletant, qui nous entraîne dans l’Amérique des petites villes, des centres commerciaux et des fans de tuning.
Le parcours de Marjorie, petite blanche paumée mais pas marginale, est d’une effrayante banalité. Il bascule et sombre dans la grande délinquance sur un ou deux coups du sort, qu’elle même a du mal à expliquer. Quel sens donner à sa vie à quelques heures de la quitter ? Cette interrogation ne quitte pas Marjorie, même si elle ne l’exprime pas ainsi. Elle se raccroche à son fils, c’est pour lui, pour assurer son avenir qu’elle « vend » son histoire à Stephen King. Elle y trouve une sorte de rédemption, car de pardon, elle sait qu’il ne peut en être question.
Traduit de l’anglais (E.U.A) par Philippe Garnier
Editions de l’Olivier – 19,67 euros ou Points policier – 7 euros