En deux livres seulement (un recueil de nouvelles, Knocktemstiff, puis un roman Le diable, tout le temps) Donald Ray Pollock s’est imposé comme l’une des voix majeures de la littérature étasunienne. Si ses lecteurs ont déjà pu apprécier la force évocatrice de l’écriture de Pollock, ses personnages cabossés impossibles à oublier (et ici, ils ne seront pas déçus), la dimension comique de ses récits a pu échapper à certains. Dans Une mort qui en vaut la peine, on retrouve tout ce qui a fait le succès mérité de Pollock avec en plus une bonne dose d’humour noir. Le Figaro littéraire qualifie le bouquin mieux que je ne saurais le faire en évoquant « un croisement entre Faulkner et les frères Coen ».
Cette fresque sociale et familiale nous emmène dans le sud des Etats-Unis, au début du 20ème siècle où nous suivons principalement une fratrie de métayers qui embrassent une carrière de criminels pour sortir d’une existence de misère. Un thème qui n’est pas sans rappeler La culasse de l’enfer un autre grand western social sorti dans cette même excellente collection et dont on recommande aussi chaudement la lecture. Le dernier Pollock est d’une qualité équivalente ce qui me fait dire que c’est le roman américain à lire en priorité dans cette rentrée.
Traduit de l’anglais (E.U.A) par Bruno Boudard
Albin Michel – Coll. Terres d’Amérique – 22.90 euros