Pour ce troisième roman de David Vann, on troque les rigueurs de l’Alaska pour les chaleurs étouffantes du désert californien. Mais à part ce changement de décor, les amateurs de l’auteur ne seront pas déboussolés. David Vann continue son travail de dissection de la cellule familiale. Après la relation père-fils (Sukkwan Island), les relations entre époux (Désolation), il s’attaque ici à la relation fusionnelle entre une mère possessive et Galen, son garçon d’une vingtaine d’années, légèrement à côté de la plaque. Relation dysfonctionnelle qui va tourner au drame, et que n’arrange pas les visites d’une tante haineuse et de sa fille nymphomane.
Le récit est terriblement étouffant et totalement maîtrisé, on en tourne les pages comme on le ferait d’un thriller, même si on sait dès le début que les choses tourneront mal, forcément. Un excellent roman, qui n’épargne pas le lecteur.
Traduit de l’anglais (E.U.A) par Laura Derajinsky
Gallmeister – 23,10 euros