L’auteur de Vol au dessus d’un nid de coucou revient avec un roman colossal et énigmatique, publié aux éditions Monsieur Toussaint Louverture. (Mais si, vous savez, c’est l’éditeur qui nous a permis de lire l’incroyable Karoo, Le dernier stade de la soif et le Linguiste était presque parfait ! Non? Passez donc à la librairie, vous ne savez pas ce que vous manquez!)
Cinquante ans après la publication américaine, nous avons enfin le droit à une version traduite de Et quelquefois j’ai une grande idée. Sous ce titre mystérieux se cache une histoire de bûcherons dans l’Oregon des années 60. Les Stamper père et fils, fiers colosses de la ville imaginaire de Wakonda, s’attirent les foudres des travailleurs syndiqués en refusant d’appliquer les mesures de grève en vigueur et continuent à fournir la scierie du coin en bois. Bientôt à court de main-d’oeuvre, ils sont obligés de faire appel à un membre de la famille parti de Wakonda depuis des années… Et c’est ainsi que l’on découvre le personnage de Lee, sorte d’intellectuel blasé, revenant auprès d’une famille qu’il déteste et dont il compte bien se venger.
L’intrigue est palpitante, mais attention ce n’est pas tout! Un peu à la manière de Faulkner, Kesey fait intervenir une multiplicité de personnages dans un même paragraphe, sans autre avertissement qu’un changement de typographie. Les narrations multiples peuvent sembler déroutantes dans les premières pages, mais ne vous laissez pas impressionner. Kesey maîtrise complètement sa forme et une fois le pli pris, la lecture est étonnamment fluide. Fans de littérature américaine et lecteurs curieux, ce livre est fait pour vous !
Traduit de l’anglais (E.U.A) par Antoine Cazé
Editions Monsieur Toussaint Louverture – 24,50 euros