Cela fait déjà plus de trois siècles que Le Voyageur parcourt le monde en auto-stop. C’est un homme peu bavard et secret qui recherche l’origine de sa malédiction: l’immortalité. Ne pouvant échapper à la vie d’aucune manière il assiste malgré lui au lent déclin de l’humanité.
A travers ce road trip post apocalyptique c’est un voyage dans le temps que nous propose Koren Shadmi. Chaque conducteur s’arrêtant pour Le Voyageur nous montre une nouvelle période et une nouvelle facette de notre monde futur. Catastrophes naturelles, réchauffement climatique, sectes, cannibalisme, rien n’épargne notre espèce et notre auto-stoppeur s’enferme de plus en plus dans son infinie solitude.
Si le sujet de l’immortalité a déjà été traité de nombreuses fois, « Le voyageur » a le mérite de prendre inspiration parmi les plus grandes références littéraires et cinématographiques du genre et de le retranscrire admirablement en bande dessinée. Le résultat est prenant et nous donne cette sensation de vertige sans tomber dans le spectaculaire.
Le style sobre, n’utilisant que peu de couleurs en camaïeu renforce l’impression de lassitude du personnage et de fin du monde.
« Le voyageur » est un bel album, simple mais efficace qui devrait séduire les amateurs du genre.
Editions Ici même – 25€