Il existe des auteurs dont on ne se lasse pas, et pour ma part, Duong Thu Huong en fait partie. De roman en roman elle vous ballade dans un Vietnam vivant, parfumé, complexe, appétissant et effrayant. Dans son dernier opus, Les Collines d’eucaplytus, elle retrace le parcours d’un jeune homme qui, malgré une enfance choyée, finira au bagne. D’un chapitre à l’autre, Thanh décrit la comédie humaine du monde carcéral, se remémore les paysages de son enfance et les rencontres qui ont dévié le cours tranquille de son existence. Il évoque son premier émoi amoureux et la découverte de son homosexualité, la honte, la fuite, les amours clandestines.
Duong Thu Huong excelle à vous tenir en haleine sur 800 pages ; elle enchasse les récits, vous raconte aussi l’histoire d’une condamnée à mort, la vie d’une famille d’artistes affamés dans les collines d’eucalyptus, l’obsession d’une érotomane qui réussira à épouser un homme qui préfère la gente masculine. Et sous ses airs faussement naïfs, l’auteur dépeint la violence de l’échec amoureux. Une réussite.
Traduit du vietnamien par Phuong Dang Tran.
Sabine Wespieser – 29€