Stan doit son surnom d’enchanteur à sa capacité à rendre des services en transformant ou en jouant astucieusement avec la réalité et les gens. Un rien magouilleur, mais surtout metteur en scène, Stan, aidé de David, Moh et Jenny doit réaliser son chef d’oeuvre : offrir à Daniel, son meilleur ami atteint d’une leucémie, une mort époustouflante. Mais il faudra compter avec d’autres forces à l’oeuvre, maléfiques celles-ci, qui agitent la ville : meurtres, panique et peurs collectives secouent la communauté.
L’enchanteur ne s’interdit aucun sujet difficile comme la mort, ou la montée du fascisme. Mais il évite bien des lourdeurs, et invite à une belle réflexion sur nos démons personnels et collectifs. Les cinq adolescents sont particulièrement attachants, et bien dessinés : intelligents, créatifs, fragiles… on se glisse à leurs côtés et on vibre. Les autres strates de la ville (les flics, la banlieue) composent un tableau d’ensemble complexe de cette cité : l’auteur saupoudre joliment d’un peu de fantastique toute cette réalité sociale contemporaine. Ajoutons la présence en filigrane de Shakespeare et du Songe d’une nuit d’été : voici donc un roman adolescent poétique et original.
PKJ – 18,50€