Ces textes, parus dans la revue Tigre entre 2007 et 2009 (les couv’ reprennent d’ailleurs les rayures de la zoulie maquette) taillent un costard à la réclame sous toutes ses formes à travers l’analyse drôle et pertinente de 18 « créations » (c’est le terme consacré, c’est vous dire la grande humilité du milieu pubeux). On n’est pas ici dans l’analyse sémiologique, la critique politique et sociétale (encore que…). Mais pointer le ridicule d’un discours, n’est-ce pas encore la meilleure façon de le dénoncer, hum ? Si vous goûtez l’ironie distanciée et amusée, faites l’emplette de ce petit volume. Mention spéciale à la 17ème chronique, consacrée à une magnifique campagne « La joie est BMW » intitulée très judicieusement et très sobrement « La connerie ».
Le tigre nous offre deux autres petits recueils pour accompagner ce petit précis d’analyse publicitaire. Il s’agit de « Petites vies des grands hommes » et « Les directeurs, les ouvriers et les belles sténo-dactylographes, portraits au travail ». Le premier raconte la vie de grands hommes uniquement à travers des anecdotes mineures et avérées. Résultat drôle et iconoclaste garanti. C’est franchement rigolo, l’accumulation de détails sans intérêt donne aux portraits un côté absurde tout à fait réjouissant. Quant au 3ème livret, le propos est plus sérieux (c’est l’intérêt d’une revue, de pouvoir aborder différents sujets en variant les angles. Pour faire court, le principe est d’amener des individus à parler d’eux à travers leur métier, en gommant au maximum tout effet de mise en scène. Si j’en juge ce que j’ai lu, cela donne un objet littéraire plutôt intéressant.
Le Tigre – 10 euros chacun