Lanesha a douze ans, sa mère est morte lorsqu’elle l’a mise au monde et elle a été recueillie par Mama Ya-Ya, l’accoucheuse qui était là en ce jour funeste. Elles habitent dans le District Neuf, un quartier pauvre de la Nouvelle-Orléans. Elles ont du mal à joindre les deux bouts mais se nourrissent de l’amour qu’elles se portent mutuellement. Elles partagent également un don de double vue, qui leur permet de présager l’avenir et de voir les fantômes du passé, notamment la maman de Lanesha.
Mama Ya-Ya est la première à pressentir la menace qui plane sur la ville ; Katrina est en marche. Trop vieille pour lutter, elle a alors 82 ans, elle enjoint Lanesha à se préparer à survivre à l’ouragan. La plupart des voisins fuient la ville, d’autres vont chercher refuge au Superdome mis à disposition par la ville. L’ordre d’évacuer la ville est finalement donné mais Lanesha et Mama Ya-Ya n’ont personne vers qui se tourner alors la fillette pare au plus pressé : elle cuisine en prévision des coupures de gaz et d’électricité, stocke de l’eau potable, cloue des planches aux fenêtres ,… Elle aménage aussi un coin du grenier sous la toiture, là où la chaleur de ce mois d’août est suffocante, car Mama Ya-Ya sait qu’elles y seront en sécurité. Il y a aussi Spot, le chien adopté dernièrement, puis TaShon, un petit voisin qui a perdu ses parents dans la cohue du Superdome. Ils attendent que l’ouragan soit passé, ils attendent surtout le retour au calme après la tempête. Ils ne savent en réalité pas à quoi s’attendre. Le vent, oui, mais pourquoi toute cette eau sale du Mississipi dont le niveau ne cesse de monter alors qu’ils ne savent même pas nager ?
Dix ans après les faits, Jewell Parker Rhodes revient sur cette catastrophe qui fit tant de victimes et émut le monde entier. Outre les ravages causés par l’ouragan, la Nouvelle-Orléans, construite en dessous du niveau de la mer, dut faire face à une inondation lorsque les digues érigées autour de la ville cédèrent. Le District Neuf fut quasiment englouti. Katrina fit 1800 morts à la Nouvelle-Orléans et des milliers de familles se retrouvèrent à la rue.
Dans Avant l’ouragan, l’humanité est au cœur du récit, au-delà même de la catastrophe naturelle. C’est un roman qui parle d’amour et d’entraide et cela fait du bien.
Ecole des Loisirs – 10€