Championne du monde de la grande distribution, la France connaît aussi le revers de cette médaille… Qui n’a jamais traversé le coeur de ces villes, petites et moyennes, dont la vie semble s’être retirée au profit de zones commerciales périphériques, toujours plus vastes, toujours plus nombreuses ? Plus de boulangerie, plus de magasins de proximité mais des rideaux de fer baissés, des commerces improbables et la désolante impression d’un dépérissement que rien ne saurait endiguer.
Le journaliste Olivier Razemon livre une enquête approfondie dont les conclusions n’incitent pas franchement à l’optimisme. Car selon lui, la prise de conscience n’a pas encore eu lieu. Les édiles continuent à accorder les permis de construire sans grande difficulté, espérant que l’établissement ou l’agrandissement de la zone commerciale va « créer de l’emploi », hypothèse qu’une analyse plus fine tend à invalider. Autre problème majeur : la place centrale prise par l’automobile. La politique favorisant au maximum la circulation routière dans le centre, fût-ce au détriment d’autres modes de transport et de la qualité de vie, reste considérée par les citoyens et les commerçants comme la condition nécessaire au dynamisme de la Cité. Et tant pis si le tout-automobile est au coeur même de cette « évaporation » des consommateurs vers la périphérie.
Vous pouvez vous faire une première idée du contenu de cet essai très intéressant en lisant l’interview accordée par l’auteur à Urbis, le site consacré aux questions urbaines. Ce qui devrait très vite vous donner envie d’en apprendre davantage en lisant le bouquin.
Editions Rue de l’échiquier – 18 euros