Chic, voici un bon gros roman américain comme on les aime, un de ceux capables de vous scotcher pour une lecture de plus de 500 pages, presque d’une seule traite. Nous sommes dans la banlieue huppée d’une Californie conforme à tous les clichés, pas une seule planche de surf ne manque au décor. Et dans ce décor idyllique évolue la famille Ziller, Warren le père, son épouse et leurs trois enfants. Idyllique ? Pas tant que ça : car le père Warren, agent immobilier, s’est lourdement endetté pour offrir aux siens un cadre de vie un peu au dessus de ses moyens et, manque de chance, il est en train de perdre tout son capital (et l’argent qu’il n’a pas) dans un projet immobilier qui tourne au gros, gros fiasco… Certain qu’il va se refaire, Warren cache la triste réalité à sa famille, tant qu’il est possible. Un mensonge qui bien sûr n’arrangera pas la situation.
Eric Puchner, dont c’est là le premier roman, a un talent certain pour passer très vite du drame à la comédie, avec un égal bonheur. On est bien au-delà de la comédie convenue avec intrigues téléphonées à la clé. Souvent drôle, Famille modèle, l’est de préférence sur le mode grinçant, et l’auteur n’épargne guère ses personnages, qui se débattent dans leur quête infructueuse du rêve américain. Un très bon roman, donc, l’un de ceux dont on parlera à coup sûr lors de cette rentrée.
Traduit de l’anglais (E.U.A) par France Camus-Pichon
Albin Michel – Collection Terres d’Amérique – 24 euros