Bienvenue à Green River, fleuron de l’administration pénitentiaire texane depuis 1876 : une architecture grandiose, une population pleine d’énergie, un directeur prêt à tout… surtout que ces quelques 400 pages vous plongeront en pleine émeute : de quoi vous tenir en haleine pour le week-end, si vous appréciez les bons thrillers haletants et percutants. On suit et on prie pour la survie (ou la mort) d’une douzaine de personnages pris dans cet engrenage de violence : Ray, le docteur qui devait passer en conditionnelle le lendemain, Juliette, la psy qui aurait mieux fait de rentrer chez elle, Claude, le travesti qui sema la discorde, Hobbes, le directeur tout-puissant, Coley, l’infirmier au langage fleuri, Galindez, le maton héroïque, Cletus, le capitaine corrompu… Et je ne vous parle pas des très méchants, parce qu’ils sont particulièrement réussis, et qu’il faut bien vous ménager quelques surprises. L’univers de la prison est décrit dans toute son horreur, l’avilissement physique et moral, la violence institutionnalisée, mais Willocks ne perd pas espoir, et dévoile une belle humanité sous toute cette fange. De l’excellent polar carcéral donc, efficace et addictif.
Traduit de l’anglais par Pierre Grandjouan.
Sonatine – 20€