On retrouve le jovial commissaire Erlendur dans ce cinquième opus, encore plus noir peut-être que les précédents. Le meurtre d’un jeune enfant, métis thaï, vient d’être découvert et l’enquête se dirige immédiatement sur la piste d’un crime raciste. C’est l’occasion pour Indridason de dresser le portrait d’une société longtemps très homogène qui rencontre aujourd’hui des difficultés à intégrer de nouveaux arrivants, asiatiques pour la plupart. Vous retrouverez dans Hiver artique les ingrédients qui vous ont fait aimer les romans précédents : la description d’une nature inhospitalière et sauvage, les relations conflictuelles qu’entretiennent Erlendur et sa fille, les démons liés au drame qu’Erlendur a connu enfant. Un critique, je crois dans Télérama, compare Indridason à Simenon, et je ne suis pas loin de partager cet avis. On retrouve la même attention accordée aux gens simples, un grand talent pour communiquer des atmosphères oppressantes. L’écriture ne peut être comparée, cependant. Est-ce la traduction ou plus sûrement le génie propre à Simenon ? Quoi qu’il en soit, le belge reste cent coudées au dessus…
Traduit de l’islandais par Eric Boury Métailié – 19 €