Karoo est divorcé, mal à l’aise avec son fils (adopté), et employé à réécrire des scénarios par un producteur à la réputation de requin, catégorie grand blanc affamé. De quoi alimenter un penchant prononcé pour l’alcool et le cynisme. Il languit à New York, tombant toujours plus bas, avec un savoir faire (et dire) qui confine au génie. Les rencontres avec son ex sont des prouesses d’humour desespéré, un jeu de rôles corrosif. Avant de se noyer, une dernière chance se présente : il est appelé à Los Angeles pour remonter le dernier film d’un grand maître, qui ne satisfait pas ledit producteur. Il reconnaît dans un second rôle une femme, qui pourrait être la mère naturelle de son fils. Refondre le film, retomber amoureux : Karoo joue à la roulette russe encore une fois.
Un roman puissant, sur les petitesses de chacun, ce qu’on abandonne comme illusions à mesure qu’on vieillit, et sur la force rédemptrice du mensonge et de la fiction.
Et comme d’habitude Monsieur Toussaint Louverture joue les éditeurs-orfèvres avec une maquette magnifique. C’est du bel ouvrage.
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Anne Wicke
Monsieur Toussaint Louverture – 22€