Alan Ingram Cope est né en 1924, en Californie ; comme il avait raconté ses souvenirs de guerre Emmanuel Guibert dans La Guerre d’Alan, il lui a aussi confié ses souvenirs d’enfance. On imagine facilement ce vieux monsieur qui sait si bien raconter les histoires raconter à son cadet, dessinateur, son itinéraire de petit californien de l’entre-deux-guerres. Les bribes de souvenirs, une boule de glace tombée, le trajet pour aller à la plage, la vieille chaudière, les membres de sa famille, sont de petites choses qui mises bout à bout restituent le parfum et l’atmosphère de cette enfance. Le dessin de Guibert est un enchantement : de la couleur du sepia, il navigue entre réalisme quasi photographique et épure totale. La séquence où le jeune Alan est habillé par sa mère est d’une rare beauté : les atitudes de l’enfant, les gestes maternels, qui ressortent sur le fond blanc, disent toute la tendresse du souvenir, l’attachement du fils pour sa mère. Rarement la bande dessinée n’a évoqué avec autant de grâce la mélancolie de l’enfance perdue.
L’association – 19€