Après la fraîcheur de Rosa Candida et l’amertume douceureuse de l’Embellie dont la sortie date d’il y a plus d’un an et demi, L’Exception est la piqûre de rappel qu’il nous fallait. Si vous ne connaissez pas l’islandaise romantique qui nous a ravi avec ses deux premiers romans, un conseil : plongez-vous, vite et tête la première, dans le petit dernier !
Audur Ava Olafsdottir (en plus d’être un challenge orthographique à elle toute seule!) a cette écriture marquée, dynamique et poétique, qui nous transporte loin. Sa plume, très stylisée, sert habilement les thèmes qui lui sont chers comme la maternité impromptue, le couple et sa rupture, et place avec une rare finesse des éléments que l’on soupçonne autobiographiques. Dans L’Exception, on retrouve l’idée du couple qui s’aime, mais qui ne se convient plus : Le soir du nouvel an, Floki annonce à sa femme qu’il la quitte pour un homme, et Marià doit alors apprendre à faire face seule à ce monde qu’ils avaient toujours affronté à deux. A la perte de son mari s’ajoute la mort soudaine d’un père biologique qu’elle connaissait à peine et qui la désigne comme seule héritière. Soutenue par sa voisine, une naine conseillère conjugale/auteur de polars, elle va tenter de reconstruire cette vie qui s’effrite.
Si les thèmes sont féminins, la force et la sensibilité de l’écriture d’Olafsdottir porte ses romans au delà des idées préconstruites sur le genre. Surplombant les histoires d’amours et de pertes, il y a cette figure de femme moderne faisant face à ses obessions et ses faiblesses, qui a de quoi fasciner les plus sceptiques.
Traduit de l’islandais par Catherine Eyjolfsson
Zulma – 20€