L’homme du verger s’appelle Talmadge. Il est arrivé dans le verger avec sa mère, une femme qui fuyait les autres et qui trouva dans la vallée un refuge pour elle, son fils et sa fille. A peine sorti de l’enfance, Talmadge perdra sa mère et sa soeur ; seul, il exploite sa terre, et se contente de deux amitiés : Clee, un indien muet et Caroline Middley, la sage-femme de la région. Lorsque deux jeunes sauvageonnes, Jane et Della, viennent lui voler des fruits, il les laisse entrer dans son domaine. Mais elles portent un lourd fardeau.
Amanda Coplin parvient à peindre un paysage et un caractère avec simplicité et profondeur. L’itinéraire de ce personnage taiseux est une route sinueuse mais belle et l’on suit son sillon avec beaucoup d’émotion. L’écriture et le récit sont tendus, dépouillés, sans analyse psychologique, comme pour mieux décrire le mystère des êtres. Le destin de Jane et Della est implacable, mais au milieu de ce naufrage, Talmadge incarne un bel exemple d’humanité. Un premier roman comme un coup de maître, avec des personnages qui restent longtemps à vos côtés.
Traduit de l’anglais par Laurence Kiéfé
Christian Bourgois – 23€