Je ne suis pas sûr du bien-fondé d’une telle étiquette, mais – à supposer qu’il faille en coller une sur tout – j’apposerais volontiers sur la couverture de « La culasse de l’enfer » celle de western social.
On est à la toute fin du 19ème siècle, dans l’Alabama, où on assiste à l’affrontement des notables de la ville (toute petite ville, toute petite bourgeoisie…) et des métayers qui survivent en périphérie. Classe laborieuse, classe dangereuse dont on se méfie, qu’on méprise et qu’on tient à distance. Quand on ne lynche pas certains de ses éléments, puisque sous ces latitudes et à cette époque farouche, on pend d’abord et on discute ensuite. Lassés d’être traités comme des moins que rien, certains des « bouseux » finissent par créer une milice. La milice en question tient surtout de l’organisation criminelle, qui fait régner la terreur dans tout le comté. ‘La culasse de l’enfer » est une oeuvre âpre et forte, puissamment évocatrice, un western tragique diablement prenant.
Traduit de l’anglais (E.U.A) par François Lasquin et Lise Dufaux
Albin Michel – 22 euros ou Livre de poche 7,50 euros