Voici un excellent polar, catégorie « roman de procédure », l’un de ceux où on suit l’enquête étape pas à pas, sans en savoir davantage que les inspecteurs qu’on accompagne pas à pas. Nous sommes en Irlande aujourd’hui, dans l’une de ces villes nouvelles qui devaient être un petit paradis pour les classes moyennes en pleine phase d’ascension sociale. Sauf que la crise économique est passée par là, que le lotissement n’a jamais été achevé et commence même à tomber en ruines.
Dans l’une des rares maisons habitées de Broken Harbour, un drame s’est produit. Une famille entière a été agressée. Les deux enfants et le père sont morts, la mère de famille est à l’hôpital dans un état grave. L’enquête est confiée à l’inspecteur Kennedy, dit Scorcher, un enquêteur chevronné épaulé par Richie, un jeune flic dont c’est la première enquêté importante.
Au delà de son caractère sanglant, l’affaire est intrigante, car dans la maison par ailleurs impeccablement tenue, les murs sont percés d’orifices et abritent de nombreuxses caméras… Crime de rôdeurs ? Drame familial ? Affaire liée à la pègre ? L’enquête est difficile et les hypothèses sont nombreuses.
La maison des absents est un récit plein de suspense mais qui privilégie le réalisme. Pas de rebondissements incessants tirés par les cheveux, mais une tension psychologique constante qui fait qu’on lit ce gros pavé quasi d’une traite. Le récit est très dialogué, et les nombreux interrogatoires sont très bien rendus.
Traduit de l’anglais (Irlande] par François Thibaux
Calmann-lévy – 21.90 euros