La moitié du paradis aurait tout aussi bien pu s’intituler « A deux pas de l’enfer » tant le destin des trois héros apparaît tragique et inéluctable. Ce premier texte de James Lee Burke (jamais traduit en français) est un de ces romans noirs pur sucre où la psychologie des personnages et la description du contexte social prend le pas sur le suspense. C’est aussi un récit très maîtrisé, plus épuré que la série des « Robicheaux » qui viendra par la suite et offrira la célébrité à son auteur.
La moitié du paradis est un roman qui exsude l’atmosphère du sud des Etats-Unis à chaque page sans pourtant recourir aux longues descriptions géographiques et atmosphériques qu’on trouvera plus tard dans les romans de James Lee Burke. Cette économie de moyens fonctionne formidablement bien; en se consacrant quasi exclusivement à ses personnages et aux vicissitudes de leur parcours, JL Burke en fait des figures inoubliables. Avery, l’héritier déclassé, Toussaint le boxer et J.P Winfield le chanteur country, qui furent si près de connaître la réussite avant de sombrer sont chacun à leur manière incroyablement touchants. En un mot comme en cent, le premier roman de James Lee Burke est un très grand roman.
Traduit de l’anglais (E.U.A) par Olivier Deparis
Editions Rivages – 20 euros