C’est la bonne nouvelle de ce long week-end de lecture de l’Ascension, où je me suis par ailleurs fourvoyé dans des choses sans grand intérêt ou franchement surévaluées, comme c’est le cas du Hors-la-loi de Belletto, lu jusqu’au bout, mais franchement quelle foutaise ! Mais passons, le principe de ce site étant de pointer les livres qu’on a aimés plutôt que de vous éviter les autres, intéressons-nous plutôt à ce très bon roman d’un certain William Gay, dont l’éditeur nous dit qu’il a déjà publié deux romans et deux recueils de nouvelles dont on ne trouve trace nulle part; il doit s’agir d’une première traduction.
On est aux Etats-Unis, aux débuts des années 50, dans un état rural, sans plus de précision, il semblerait que ce soit le Wisconsin. L’histoire est assez facile à résumer. Kenneth Tyler, un jeune homme de 17 ans, et sa soeur mettent la main sur des photos compromettantes, montrant le croque-mort local en train de s’amuser avec des cadavres. Les jeunes gens entreprennent de le faire chanter. Le croque-mort met sur leurs traces le méchant du coin, sanglant et assez barré, qui règle vite son compte à la nana et va pister le frérot dans les forêts du cru, le Harrikin, un carré de 30 kilomètres sur 30, autrefois habitées, hantées dit-on. Un endroit improbable, entre Brocéliande et un site industriel à l’abandon.
J’ai été sensible à la grande qualité de l’écriture, au clair obscur que dispense le récit. Un tour sur le net montre que le bouquin est comparé à La route de McCarthy ou à Sukkwan Island. La comparaison a du sens, mais comme dit l’autre, il faut raison garder. La mort au crépuscule montre de réelles qualités, mais manque un peu de souffle pour un thriller. Pour la « course poursuite hallucinante, véritable épreuve des nerfs » promise par l’éditeur sur la 4ème de couv’, on reste un peu sur sa faim. L’intérêt est ailleurs, dans la description de la forêt la nuit, les rencontres faites par le jeune Tyler, les ambiances. C’est déjà pas mal du tout, et largement suffisant pour vous conseiller la lecture de ce roman, à l’atmosphère poisseuse et envoûtante.
Traduit de l’anglais (E.U.A) par Jean-Paul Gracias
Le Masque – 19,50 euros