Le bateau, premier recueil de nouvelles publié de Nam Le, est remarquable à plus d’un titre. Par la qualité d’écriture et la maîtrise des différents récits, la vraisemblance des portraits psychologiques (c’est bien sûr l’essentiel) mais également par la variété des sept longues nouvelles qui composent ce livre.
En règle générale, a fortiori dans un premier recueil de nouvelles, on trouve une certaine homogénéité, que celle-ci s’exprime de manière géographique, thématique ou à travers la nature des protagonistes et/ou des situations. Rien de tel ici. Successivement, Nam Le se glisse dans la peau d’un étudiant asiatique, aspirant écrivain (et qui refuse de se laisser enfermer dans le « rôle du romancier asiatique de service »), d’un vieux peintre qui tente de faire la connaissance de sa fille avant de mourir, d’un gamin des rues de Colombie… Il nous ballade de l’Australie à Téhéran, d’Hiroshima à New-York.
Peut-être cette recherche de la diversité est-elle le reflet de l’histoire personnelle de l’auteur : né au Vietnam, Nam Le a grandi en Australie et fait une partie de ses études aux Etats-Unis. Qu’importe, après tout, car Le bateau est avant tout un excellent recueil des nouvelles, et cette diversité, la preuve d’une imagination fertile… et la promesse de nombreuses oeuvres à venir.
Traduit de l’anglais (Australie) par France Camus-Pichon
Albin Michel – 20 euros