Le cercle, c’est une entreprise de la Silicon Valley qui aurait avalé facebook, google, amazon, twitter et n’envisagerait pas de s’arrêter en si bon chemin ! Avec comme horizon plus si lointain la transparence totale et permanente pour tout un chacun. Le cercle traite donc d’un thème qui nous concerne tous et il le fait avec pas mal de pertinence. Toutes proportions gardées, on peut le considérer comme une version 2.0 du bouquin d’Huxley, une sorte de « Meilleur des mondes » numérique.
Bien sûr, Il y a dans Le Cercle un côté roman à thèses, ce qui ne donne pas toujours les bouquins les plus digestes. De fait, je n’ai pas retrouvé ici l’atmosphère et la poésie qui m’avaient fait tellement aimer Un hologramme pour le roi, le précédent roman de Dave Eggers. Mais l’intérêt est ailleurs. Le bouquin est extrêmement bien construit et argumenté et il décrit comment une idée a priori séduisante, vecteur de progrès techniques indéniables se transforme très vite en un instrument de contrôle au service d’un totalitarisme cool et souriant. Une lecture on ne peut plus d’actualité.
Traduit de l’anglais (E.U.A) par Emmanuelle et Philippe Aronson
Gallimard – 25 euros