Voici un premier album magnifique, qu’on doit à une jeune coréenne établie en France depuis quelques années. Keum Suk Gendry-Kim, qui est née au début des années 70 dans une grande ville du sud du pays, nous livre un récit autobiographique bouleversant et nous plonge au sein d’une famille de coréens ordinaires : la sienne.
On suit l’enfance de Gusoon en province, puis son adolescence à Séoul où elle débarque avec sa famille dans des conditions difficiles. L’auteur met en scène son quotidien, son entourage familial, le dévouement de sa mère, le destin triste de la grande soeur, les oncles maternels plus odieux les uns que les autres. Le père, amateur de de pansori -l’opéra coréen- qui est mentionné dans le titre est un peu occulté. En nous parlant de sa famille, Gusoon nous éclaire également sur l’histoire récente de son pays, où la marche forcée vers le « progrès » économique s’est accompagnée de violences politiques constantes.
D’un point de vue graphique aussi, le chant de mon père mérite de retenir l’attention. Les paysages, en particlier, qui semble travaillés selon la technique du lavis, sont somptueux.
Editions Sarbacane – 19,50 euros