Eustis est un satyre (un vrai, celui qui fait la bamboche avec le dieu Pan dans le cortège de Dionysos), mais il a échoué à notre époque et vit des dons en nature et en liquide de ceux qui écoutent ses histoires. En venant en aide à un fantôme, il rencontre Hécate, déesse lunaire, qui lui propose un marché qui lui permettra de lever la malédiction et retrouver ses compagnons : gagner les Enfers et retrouver le dieu Pan pour la prochaine pleine lune pour qu’il puisse faire ses adieux à Séléné. Eustis fait la route avec un vieux professeur et le fantôme d’un guerrier grec : le premier rêve d’une odyssée, le second de devenir héros.
Quelle chatoyante ballade mythologique : Fabrizio Dori joue habilement avec le panthéon grec, en empruntant à l’histoire de l’art des atmosphères graphiques remarquables. Ces citations visuelles évoquent le symbolisme, l’art nouveau, le Jugendstil, les nabis et même l’expressionnisme. On croise aussi Van Gogh ou les yokaï japonais. C’est un foisonnement de couleurs, de réminiscences graphiques… un indéniable plaisir des yeux.
Sarbacane – 25 €