Vous êtes-vous déjà demandé à quoi ressemblerait une BD de Borgès ? Peut-être à cet album terriblement inventif, qui distille sur près de cent quarante pages un humour désabusé et poétique, une infinie mélancolie. « Le plus mauvais groupe du monde » vous fait pénétrer un univers où la bizarrerie est la norme, où l’on exerce le métier de révélateur de vérités cachées, ou plus prosaïquement celui de contrôleur municipal de briquets. L’album est composé d’histoires indépendantes de deux pages, structurées autour de personnages récurrents qui s’efforcent de survivre à leur folie.
Le site des éditions Cambourakis précise que plusieurs des histoires de cet album ont été adaptées au théâtre, ce qui ne surprend guère étant donné la qualité d’écriture et la richesse des situations. On vous engage à faire une petite visite sur ce site, ce qui vous permettra au passage de lire quelques pages de ce bel album et de vous faire une première idée de la qualité graphique de l’objet. Car en plus d’être original et bien écrit, c’est superbe !
Traduit du portugais par Dominique Nédellec
Editions Cambourakis – 19 euros