Pourquoi Edwin Strafford, jeune ministre et étoile montante de la politique, démissionne-t-il brutalement en 1910 et est-il rejeté sans explication par la femme qu’il aime et avec laquelle il allait se marier ?
C’est l’énigme que va tenter de résoudre, 60 ans plus tard, le jeune historien londonien Martin Radford. En à peine un chapitre, vous voici embarqué(e) pour une lecture de plus de 700 pages dont vous aurez du mal à émerger. Construit dans la meilleure tradition des romans à énigmes, Le secret d’Edwin Strafford évite le principal écueil du genre, à savoir des personnages prétexte qui ne servent qu’à faire avancer l’intrigue et ont la densité d’un ectoplasme. Ici, les personnages principaux que sont Edwin Strafford, la jeune suffragette Elisabeth et l’historien enquêteur Martin Radford ont une véritable complexité de même que la plupart des personnages secondaires, fictifs où bien réels puisqu’on croisera dans ces pages le premier ministre Lloyd George et même Sir Winston Churchill.
Côté intrigues, ce gros pavé prévoit son lot de rebondissements, sans pour autant tomber dans l’abracabrantesque. Pour vous donner une idée, cette enquête de type cold case se situe entre La vérité sur l’affaire Harry Quebert (pour son côté accrocheur et addictif mais avec des caractères plus fouillés et moins d’invraisemblances) et Le secret du maître flamand d’Arturo Perez Reverte. Aucune hésitation à avoir si c’est le type de lecture dont vous avez envie en ce moment.
Traduit de l’anglais par Catherine Orsot Cochard
Livre de poche – 8,90 euros (paru chez Sonatine en 2013 – 22 euros).
NB : ce roman a paru en 1992 chez Belfond, dans une autre traduction sous le titre Les voies du bonheur.