Le système Victoria nous parle de la passion sensuelle que partagent David, quadragénaire marié, conducteur de travaux (un cador dans sa spécialité) plutôt de gauche et Victoria, paradigme de la femme de pouvoir, cadre très supérieur à la Word Company, libertine assumée et très organisée (le fameux système Victoria). Vous êtes contents pour eux, mais vous vous en foutez ? Sur le papier, moi de même, sauf que du même Reinhardt, j’avais lu Cendrillon, et que le sens du récit de l’auteur m’avait pas mal bluffé. Cette fois aussi, j’ai marché à fond.
Eric Reinhardt décrit comme personne « l’ultra moderne solitude » d’un rejeton aisé de la classe moyenne, ses fêlures et ses interrogations. Il y a un côté Souchon chez Reinhardt, période « j’veux du cuir », qui se serait croisé avec Houellebecq. Le bouquin ne fonctionne pas du tout sur le suspense mais est très habilement construit, à coup de flash back et flash forward successifs, qui nous éclairent sur la personnalité de David et permettent de mieux comprendre ses blocages et ses obsessions. Un roman virtuose qui ne plaira sans doute pas à tous les lecteurs, mais en ce qui me concerne, j’adore.
Stock – 22.50 euros