A 20 ans à peine, Lola Bensky, jeune journaliste australienne est catapultée correspondante permanente à Londres par un canard rock des antipodes, avec pour mission d’interviewer tout ce que la capitale compte de stars et de futures vedettes du rock. Elle compte rapidement Jimy Hendrix, Mick Jagger, Jim Morisson et bien d’autres à son tableau de chasse journalistique. D’autres en tireraient une légitime fierté, mais pas Lola Benski, qui n’arrive pas à se défaire du sentiment de ne pas être à sa place. Ce qui lui fait souvent perdre les pédales et le fil des interviews et c’est ainsi qu’elle se retrouve à parler bigoudis avec Hendrix ou complimenter Mick Jagger sur sa cuisine équipée.
Car Lola Benski manque cruellement de confiance en elle, la faute à des kilos en trop qu’elle assume mal et à une histoire familiale qui lui interdit une légèreté qu’elle envie à ses collègues et amies. Comment profiter du Swingin’London et prendre la vie du bon côté quand ses parents sont des survivants des camps de la mort, seuls rescapés de leur famille respective, et qu’on a été élevée dans un foyer où le rappel de cette tragédie était permanent ?
Lola Bensky, livre largement autobiographique, mêle donc des thèmes qu’on a pas l’habitude de voir cohabiter, et il le fait avec beaucoup de finesse. Si l’héroïne a un petit côté Bridget Jones et que le livre fourmille d’anecdotes vraiment très drôles, la relation avec les parents, en particulier avec cette mère qu’elle aime mais avec qui elle a bien du mal à communiquer est très touchante. Un roman profondément original à la fois distrayant et plus profond qu’il y paraît.
Traduit de l’anglais par Bernard Cohen
Editions La Grande Ourse – 20 euros.