Journaliste suisse, Sacha Batthyany est le descendant d’une vieille famille de la noblesse hongroise qui a marqué l’histoire de son pays. Une famille qui a aussi sa part d’ombre… C’est ce que Batthyany découvre le jour où l’une de ses collègues le confronte à un article de presse mentionnant le rôle que sa grand-tante, la comtesse Margit Thyssen-Batthyany aurait tenu en mars 1945 lors du massacre de 180 hommes et femmes, assassinés parce qu’ils étaient juifs.
Cette révélation, sidérante, est le point de départ d’une enquête et d’un travail d’analyse qui vont durer des années et conduiront l’auteur à questionner le rôle des membres de sa famille, au premier rang desquels sa grand-mère et à s’interroger sur les répercussions que l’histoire familiale peut avoir sur sa propre existence.
A travers ce récit intime qui pose une question universelle (en quoi sommes-nous concernés par le conduite de ceux qui ont vécu avant nous ?) l’auteur nous conduit en Hongrie, en Russie et en Argentine sur les traces des protagonistes, victimes et complices de la barbarie, et de leurs descendants. Le texte de Batthyany, modeste honnête, lucide est de bout en bout passionnant. Un grand bouquin.
Traduit de l’allemand par Niels Christopher
Gallimard – 22 euros