Construit comme un puzzle géant, ce roman raconte la vie d’un jeune homme né dans une famille peu ordinaire. Ses parents tiennent un magasin qui recycle des objets volés et sa cousine gère un commerce de faux papiers d’identité. Dès les premières pages, l’auteur s’amuse à jouer sur la chronologie réelle des événements, ce qui donne aux lecteurs d’emblée un aperçu de son enfance à aujourd’hui. Peu à peu, ses vies professionnelle et privée deviennent moins floues.
En résumé et pour ne pas tout révéler : une jeune femme d’Europe de l’Est décède durant son voyage vers les Etats-Unis. Cachée avec d’autres filles, elle voyageait dans un container, sans lumière et sans eau. Et en parallèle, on suit cet Anton Waker qui a commencé à travailler avec sa cousine, puis qui a réussi à se faire embaucher dans une entreprise new-yorkaise. Il épouse Sophie, une grande violoniste après deux annulations et part en voyage de noces à Ischia, une île au large de Naples.
Pourquoi sa carrière professionelle bascule-t-elle du jour au lendemain ? Lui qui gérait une équipe, qui avait une secrétaire, des réunions à animer… se retrouve dans un bureau lugubre dans l’entre-sol, sans connexion Internet. Pourquoi ne rentre-t-il pas à New York en même temps que sa compagne ? Qu’attend-t-il de si important ?
Un roman noir fort bien construit qui tient le lecteur en haleine jusqu’à la dernière page. Le passé d’Anton oscille entre chantage, escroquerie, adultère et secrets. Comment un homme peut-il devenir respectable et honnête du jour au lendemain ? Emily St John Mandel signe ici une intrigue très riche et s’amuse avec le lecteur de manière très habile.
Editions Rivages – 20 €
traduit de l’anglais (Canada) par Gérard de Chergé