Si l’autofiction est un devenu un poncif en matière de bande dessinée, on pourra se réjouir de voir arriver d’aussi singulières productions que Petites Niaiseuses ; Sandrine Martin parle d’enfance, d’adolescence, de passage à l’âge adulte avec regard légèrement dévié. Elle aborde son passé de biais, par des détails ou de menus souvenirs qui donnent à cet autoportrait un goût d’imprévu.
Autre bonne surprise dans un genre saturé de banalités (l’humour au féminin), Emilie voit quelqu’un. Emilie est trentenaire, avec le sentiment d’être prise au piège, des mecs immatures, un boulot d’institutrice pour lequel elle se sent obligée de se déguiser en Mary Poppins, une soeur à la perfection horripilante. Et la voilà allongée sur le divan d’une psy, comme des légions de filles de son âge et de son genre. Sauf que la soupe n’est pas fade et qu’on s’amuse beaucoup avec Emilie, dont la scène de pétage de plombs en famille est une catharsis des plus réussies.
Petites Niaseuses de Sandrine Martin – Misma – 16€
Emilie voit quelqu’un tome 1 Après la psy, le beau temps ? de Théa Rojzman & Anne Rouquette – Fluide Glacial – 16€