Rosa vient d’apprendre le décès d’Egon, son père adoptif. Direction le Maroc, un pays cher à son coeur. Accueillie dans sa maison d’enfance par Sherifa son ancienne nounou et son fils Mehdi, elle est envahie par un vide absolu et surtout elle se sent honteuse de son héritage.
Elle explore la maison et le bureau d’Egon, assez mal à l’aise car elle sent encore sa présence et elle a peur de fouiller dans son intimité. Elle ne se trompe pas vraiment, puisqu’il est là et l’observe. D’ailleurs il va prendre la parole au fil du récit, en racontant des anecdotes ou en intervenant sur des zones d’ombre du passé de Rosa. Elle découvre des lettres qui vont la bouleverser : son beau-père menait une double vie. Rosa qui idéalisait sa relation passionnée avec sa mère, perd tous ses repères. Elle n’a plus de raison de sauver son couple à tout prix. Comment pourra-t-elle aussi supporter l’idée de posséder cette propriété ? Elle veut payer sa dette. Cette terre n’est pas la sienne, elle souhaite céder l’orangeraie à Mehdi qui s’en est toujours occupé.
Virginie Ollagnier signe un très beau texte à deux voix, empli d’émotion et de nostalgie, sur la quête d’identité. Elle dresse un portrait de femme perdue entre son enfance privilégiée sur une autre terre et sa vie actuelle « dorée » en France, sans passion ni surprise. Doit-elle s’installer au Maroc ? Tout vendre et revenir à Saint-Germain ? Sauver son couple ou divorcer ? Un roman captivant sur le simple quotidien d’une femme en pleine réflexion sur son avenir.
Editions Liana Lévi – 17 €