Olivia, que l’on avait suivie en Algérie sur les traces de sa famille maternelle (L’Algérie, c’est beau comme l’Amérique, Steinkis, 2015), se penche sur la branche paternelle de son arbre généalogique. Elle s’y risque après la mort de son père, qui a surtout brillé par son absence, et quand, lors de ses obsèques, un oncle lui confirme une filiation avec Richard Burton, l’aventurier anglais mythique. Elle se plonge dans ses écrits et se lance sur ses traces, direction l’Angleterre puis les sources du Nil.
En s’appropriant cette figure d’explorateur anglais, Olivia Burton s’amuse et s’émerveille : ses écrits sont passionnants tout comme sa personne, mais loin d’être un héros respectable, il comporte de nombreuses zones d’ombre, et des discours pas franchement recommandables. Il reflète une époque, mais incarne un esprit de curiosité bien singulier… tout comme Olivia, capable de construire une famille, une histoire, de créer des affinités électives sincères, à défaut d’être réelles. Le ton du récit est fort réussi, un brin badin, à distance, mais qui se laisse emporté par sa propre enquête, de même que le lecteur, bien intrigué par cette narration inventive.
Denoël Graphic – 23 €