Vous vous êtes sans doute déjà demandé à quoi pouvaient bien penser (en supposant qu’ils le fassent ! ) nos compagnons à quatre pattes ou même la plus insignifiante des fourmis? Andrew O’Hagan nous livre dans son roman une réponse tout a fait originale et délicieusement ironique en nous offrant le luxe de pouvoir comprendre Mafia Honey, le bichon maltais de Marylin Monroe qui lui aurait tenu compagnie les deux dernières années de sa vie.
Bien loin des préoccupations qu’on leur prête habituellement, Maf et ses semblables se passionnent pour la littérature, la psychologie ou encore la politique, citant tour à tour Dostoïevski, Freud ou encore Trotsky. Leur seul grand regret est de ne pas pouvoir mettre leur museau dans les conversations des humains, où tout au plus ils peuvent grogner ou donner un coup de dent quand ils estiment que le propos est particulièrement stupide.
Maf jette un regard tendre sur les moments passés avec sa mythique maîtresse qui l’emmène même dans ses nombreuses séances de psychanalyse, et croise tour à tour Sinatra, Natalie Wood ou encore Kennedy, ainsi que leurs illustres compagnons à quatre pattes qui ont toujours leur mot à dire, souvent bien plus intéressants que leurs humains.
Ce roman à la fois léger dans le ton et plein d’audace et d’humour dans son propos porte un regard inhabituel sur les Etats-Unis dans un moment crucial et riche de leur histoire et brosse un portrait tout en douceur d’une femme fragile trop exposée.
Traduit de l’anglais par Cécile Deniard.
Editions Bourgois – 21 €